LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE SUR LE SIDA ET LES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES EN AFRIQUE (ICASA) EST UNE CONFÉRENCE INTERNATIONALE BILINGUE MAJEURE QUI SE DÉROULE EN AFRIQUE. SA TENUE BIENNALE EST ALTERNÉE ENTRE LES PAYS AFRICAINS FRANCOPHONES ET ANGLOPHONES.

La tenue de la 22nd édition de la Conférence Internationale sur le SIDA et les Infections sexuellement transmissibles en Afrique (ICASA 2023) à Harare, au Zimbabwe, en décembre 2023, offre une excellente occasion pour mettre en évidence la nature diversifiée de l’épidémie du VIH en Région Africaine et la riposte unique qui y est apportée.

Selon le rapport de financement du COVID 19 du Fonds mondial 2020, l'émergence de la pandémie du virus Corona (COVID-19) a un impact catastrophique sur les communautés les plus vulnérables du monde et menace les progrès réalisés dans l'atténuation de l'impact du VIH, de la tuberculose et du paludisme au niveau mondial.

Il est important de noter que la réallocation des ressources consacrées à la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme, soit plus de 500 millions de dollars au Mécanisme de Riposte anti-COVID-19 a contribué à freiner radicalement la pandémie de COVID , toutefois cela a en même temps contribué à entraver les progrès de la riposte au VIH sur le continent. Ainsi, cela crée une lacune très réelle et potentiellement dangereuse dans la lutte pour atténuer les impacts de la COVID-19 sur les programmes de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme. Par conséquent, les systèmes de santé fragiles, déjà au bord d'effondrement, sont submergés et les ripostes au VIH, à la tuberculose et au paludisme sont réduites, ralenties dans certains cas, interrompues dans d’autres. Cependant, nous ne devons pas relâcher notre effort pour atteindre notre objectif d'une Afrique sans sida. Il est impératif pour le continent de continuer à apprendre et à s'appuyer sur la dynamique des innovations et des récentes avancées scientifiques, dans un plaidoyer qui répondra à la mobilisation des ressources internes et endogènes.

Cette Conférence Internationale biennale sur le SIDA est le premier rassemblement de tous les individus, gouvernements et communautés œuvrant dans le domaine de la santé, ainsi que des dirigeants mondiaux et nationaux, des personnes vivant avec le VIH, des partenaires du secteur privé et d'autres personnes engagées pour mettre fin à l'épidémie et renforcer les systèmes de santé en Afrique. C'est une belle occasion pour les chercheurs et cliniciens du monde entier de partager les dernières avancées scientifiques, d'apprendre des expériences et de l'expertise de chacun et d’élaborer des stratégies pour faire aboutir toutes les facettes des efforts collectifs mondiaux pour mettre fin au SIDA en Afrique et dans le monde d'ici 2030.

La Société Africaine Anti-SIDA, organisatrice de l'ICASA, travaille en collaboration avec ses partenaires internationaux et locaux pour s'assurer que l'ICASA sera une occasion importante de partager les avantages des collaborations et des partenariats avec tous les pays d'Afrique.

ICASA 2023 intervient un an après le Rapport Mondial sur le Sida publié par l'ONUSIDA en 2022 intitulé : "En danger", qui révèle les effets potentiellement catastrophiques du COVID-19 sur les systèmes de santé à travers le monde entier si nous ne faisons pas le point et ne renforçons pas de façon immédiate les systèmes de santé liés au VIH. La Conférence internationale sur le sida et les IST en Afrique, ICASA 2023, offre une plateforme unique aux dirigeants, aux activistes, aux scientifiques et à la communauté pour faire le bilan sur les multiples crises qui se chevauchent et, des yeux grands ouverts, examiner l'impact dévastateur sur les personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus. Les nouvelles données que révèle le rapport sont effrayantes : les progrès sont hésitants, les ressources diminuent et les inégalités se creusent. Le manque d'attention, d'innovation et d'investissement sur le terrain met le monde en danger : nous risquons de voir des millions de décès liés au sida et des millions de nouvelles infections par le VIH et les IST si nous continuons sur la trajectoire actuelle.

Les dirigeants mondiaux peuvent mettre fin au sida d'ici 2030. Toutefois, en raison de la faiblesse des progrès accomplis, environ 1,5 million de nouvelles infections par le VIH ont été enregistrées l'année dernière - ce chiffre dépasse de plus d'un million le nombre de nouvelles infections anticipées sur le plan mondial selon les objectifs mondiaux convenus.

En Afrique de l'Ouest et Centrale, les nouvelles infections au VIH ont continué de diminuer, avec une estimation de 160 000 nouvelles infections au VIH en 2020, soit une baisse de 19 % par rapport à 2010. Malgré cette baisse, la région compte toujours le deuxième plus grand nombre de personnes vivant avec le VIH dans le monde, avec une estimation de 5,9 millions de personnes vivant avec le VIH en 2020.

En Afrique orientale et Australe, le nombre de nouvelles infections par le VIH est resté stable, avec une estimation de 1,4 million de nouvelles infections par le VIH en 2020. Cette région reste la plus touchée par l'épidémie de VIH, avec une estimation de 25,8 millions de personnes vivant avec le VIH en 2020.

Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), le nombre de nouvelles infections par le VIH a continué d'augmenter, avec une estimation de 70 000 nouvelles infections par le VIH en 2020. Cela représente une augmentation de 23 % par rapport à 2010, ce qui reflète l'épidémie de VIH en cours dans la région.

ICASA 2023 est organisé en partenariat avec le gouvernement du Zimbabwe et se tiendra du 4 au 9 décembre 2023. La Société Africaine Anti-SIDA est extrêmement heureuse de s'associer au gouvernement du Zimbabwe et à divers leaders scientifiques et communautaires du pays hôte, ainsi que d'Afrique et du monde entier, qui ont une longue et impressionnante expérience de haut niveau dans le renforcement des systèmes de santé. Nous sommes enthousiastes à l’idée de poursuivre le maintien de partenariats solides entre la science, le leadership aux niveaux mondial et national, et toutes les communautés, afin d'élaborer un programme de conférence qui plaidera pour la fin du SIDA d'ici 2030.

Dans trop de pays et dans trop de communautés, on observe une tendance à la hausse du nombre de nouvelles infections par le VIH et les IST. La pandémie de COVID-19 a entraîné des perturbations dans les principaux services de traitement et de prévention du VIH et des IST, les principaux programmes ciblant les hommes et les garçons ont été réduits, des millions de filles sont déscolarisées, et les pics de grossesses précoces et de violence sexiste ont entraîné une augmentation des transmissions du VIH et des IST.

L'ICASA 2023 rassemble toutes les parties prenantes clées du continent africain et d'ailleurs pour partager les expériences et les réalisations des progrès remarquables accomplis dans la réduction des nouvelles infections au VIH et l'augmentation de l'accès au traitement. Très souvent, de nouvelles innovations scientifiques et des ripostes communautaires sont présentées et mises en évidence dans un contexte culturel africain unique. Les lacunes en matière de financement, de renforcement des systèmes de santé et de programmation sont identifiées et comblées, ce qui permet de progresser vers l'objectif de mettre fin au sida d'ici 2030.

Se basant sur les leçons tirées de la riposte à la pandémie COVID-19, ICASA 2023 a incorporé trois approches : innovation, adaptabilité et flexibilité dans l'organisation de la conférence. Les organisateurs d'ICASA 2023 fourniront le soutien nécessaire pour l’usage des formats virtuel, hybride ou présentiel dans l’organisation de cette édition de ICASA tout en se conformant aux protocoles de santé publique et de sécurité adéquats. Les frais de partenariat ne changeront pas en ce qui concerne la conférence virtuelle/hybride, étant donné que nous prévoyons plus de 10 000 délégués dont au moins 4 000 délégués d'Afrique bénéficieront de bourse entières pour leur participation virtuelle. Cela augmentera la visibilité des partenaires et des boursiers d'Afrique, qui auront ainsi l'occasion de participer virtuellement vu que le continent s'adapte progressivement au format virtuel de l'organisation de conférences.